Pourquoi les JO d’Helsinki de 1952 sont à la fois porteurs d’espoir et signe de nouvelles tensions ? par Idriss

04/04/2022

Les Jeux olympiques d'été de 1952, Jeux de la XVème olympiade de l'ère moderne, se sont déroulés a Helsinki du 19 juillet au 3 août 1952. La capitale finlandaise avait été choisie pour organiser les Jeux olympiques de 1940 pour remplacer de ceux de Tokyo, mais ces derniers furent annulés à cause de la Seconde Guerre mondiale.Pourquoi cette édition des JO est-elle à la fois porteuse d'espoir et signe de nouvelles tensions ?

Ces Jeux marquèrent le retour de l'Allemagne et du Japon dans la famille olympique, mais aussi la première participation de l'Union des républiques socialistes soviétiques (la Russie était absente depuis la révolution bolchévique de 1917). Du côté de la compétition, 69 nations et 4 955 athlètes (dont 519 femmes) ont participé à 149 épreuves dans 17 sports. Le héros de ces Jeux fut le Tchécoslovaque Emil Zátopek (photo) qui a remporté trois titres olympiques en athlétisme (le 5 000 m, le 10 000 m et le marathon).

Contexte politique

Les Jeux olympiques d'été de 1952 se déroulent en pleine Guerre froide et marquent le début de la rivalité Est-Ouest. Pour faire de ce rendez-vous olympique une fête mondiale de l'humanisme, les organisateurs ainsi que le Comité international olympique souhaitent inviter le maximum de délégations. C'est pour cela que la Russie, sous le drapeau de l'URSS, fait son retour aux Jeux après quarante années d'absence. La Révolution bolchevique de 1917 avait entrainé un changement d'attitude de l'Union soviétique qui considérait que les Jeux olympiques étaient une pratique bourgeoise et capitaliste ce qui a entrainé leur retrait de la compétition.

Afin de limiter les risques de tensions, les organisateurs ont décidé de séparer les délégations de l'URSS et de ses pays alliés des États-Unis et des nations occidentales. Deux villages olympiques furent donc créés. Les athlètes du Bloc de l'Est ont été installés dans le village d'Otaniemi au bord de la Baltique, et les démocraties occidentales au village de Käpylä.

La rivalité Est-Ouest est restée uniquement sportive, les délégations soviétiques et américaines se livrèrent tout au long de ces Jeux d'Helsinki à une lutte seulement sportive.

Pourquoi sont-ils a la fois porteur d'espoir et signe de nouvelles tension ?

Premièrement, les Jeux olympiques de 1952 peuvent être considérés comme un espoir, car comme dit précédemment, les tensions sont uniquement restées au niveau sportif, et comme le font remarquer Norbert Elias et Eric Dunning, « les Jeux olympiques permettent aux représentants des différentes nations de s'affronter sans s'entre-tuer ». Les JO d'Helsinki ont donc permis de donner un aspect physique au conflit idéologique, et donc de tester et confronter les modèles communistes et capitalistes en profitant de la forte visibilité de cet événement. Cela dissuade une guerre physique, et provoque une véritable course au médaille entre les deux opposant (URSS/USA).

Mais les JO d'Helsinki sont aussi utilisés comme outil de propagande, le sport et les sportifs étaient considérés comme des symboles de l'identité nationale et donc utilisés dans la lutte entre les deux Blocs. Une victoire sur la piste de course ou sur le terrain de basket était vue comme une preuve de la suprématie d'un régime sur l'autre. La machine de propagande a été extrêmement bien développée des deux côtés.

Lien avec le programme d'histoire de la classe de 3ème

Dans la deuxième partie de l'année, les élèves étudient la Guerre froide (1947-1991). Il s'agit d'une guerre dont l'enjeu est à la fois idéologique, politique et géopolitique.

La liberté de l'Europe occidentale, dans le cadre de l'armement nucléaire et de la destruction possible des deux adversaires majeurs, États-Unis et URSS, est une question majeure de cette Guerre froide. Mais celle-ci se déroule indirectement, sur des terrains non seulement idéologiques et culturels, mais également très concrets (guerre de Corée, crise de Cuba, Amérique latine, Afrique ...). Dans ce contexte de tensions internationales, les Jeux olympiques ne sont pas épargnés.

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